lundi 2 septembre 2013

La peur de l'oubli

J’aimerais me souvenir toujours de moments où je suis heureuse. A ces moments là, en général, je pense ‘si seulement le temps pouvait s’arrêter, là, maintenant’. Ou alors ‘j’aimerais me souvenir toujours de cet instant’, ou encore ‘dans quelques minutes, tout cela ne sera qu’un souvenir’.

Cela m’arrive quelquefois, cela peut être dans les bras d’un amant, face à un paysage paisible et propre à la méditation, lors de fous rires entre amis, en mangeant un plat que j’apprécie particulièrement, en écoutant une musique ou dans un concert.

La notion de partage est essentielle pour moi lors de ces moments, intimes ou publics. Rien ne peut égaler ces instants où l’on est deux ou plusieurs. Ou même seul avec soi-même et la nature, brute.

Je voudrais alors pouvoir vraiment capter ces instants autrement qu’avec juste mes neurones et ma mémoire. Les emmener avec mes 5 sens pour pouvoir les ressentir à l’identique au moins une autre fois… La mémoire nous joue trop de tours, elle a tendance à embellir le passé et effacer les moments douloureux. Pour de bonnes raisons parfois.

Mais ces instants où je m’abandonne, j’espère ne jamais pouvoir les oublier. Qu’ils me réconfortent quand cela va mal, qu’ils me tirent vers le haut quand je sombre. Qu’ils me rappellent que le bonheur ou la plénitude sont des instants brefs mais ô combien nécessaires. Qu’il suffit finalement de pas grand-chose pour les vivre.
Une compagnie agréable, un peu de volonté pour s’échapper de la ville et aller vers un coin de nature ensoleillé, un peu d’ingrédients pour cuisiner un repas savoureux.

Cela ne tient à rien, mais cela change tout…




dimanche 1 septembre 2013

La rentrée ratée

Septembre n’est pas vraiment synonyme de rentrée pour moi. Pas d’enfants à équiper dans les supermarchés et les magasins de vêtements ! C’est plutôt la période où je ressors le passeport du tiroir pour m’envoler vers des contrées plus ensoleillées. Malgré tout, je subis les influences extérieures de cette période charnière.

Le temps change, les températures baissent le matin et on laisse les sandales au placard. On commence même à hésiter à fermer la fenêtre de sa chambre la nuit, on s’interroge sur les plantes posées sur la balcon.. Faut-il les mettre au chaud ?

Les amis et collègues reviennent de leur périple estival. Concours de bronzage et anecdotes à gogo sur les bons plans et galères de l’été.

C’est la rentrée dans les médias également et c’est là que le bât blesse. Finalement c’est dans ce domaine que je ressens le plus le changement. Finis les rendez-vous traditionnels du matin dans la voiture et du soir au retour du boulot. Le mercato est passé par là.

Où sont passés Bruce Toussaint, Anne Roumanoff et Jérôme Commandeur sur Europe 1 le matin ? Qui me faisaient sourire, rire pour le dernier et réagir pour le premier ? Disparus on ne sait dans quel autre média ou autre tranche horaire… Le moins qu’on puisse dire c’est que les bafouillages de Daniel Cohn Bendit (aka Dany le rouge) et ses discours convenus ne me donnent pas l’impression d’avoir gagné au change.

Après on a eu droit au battage médiatique sur l’arrivée du providentiel Antoine De Caunes sur Canal. Curieuse et n’ayant pas regardé cette émission depuis des mois, j’ai zappé pour regarder si le fameux ‘esprit de Canal’ était de retour avec l’enfant prodigue. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas là. Convenu, sans spontanéité, son rôle de passeur de plat ne lui va pas du tout. Bon, il faut admettre qu’il a vieilli et qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il rejoue ses rôles mythiques de l’époque Gildas. Cependant un peu de folie n’aurait pas fait de mal. La machine Grand Journal est bien rodée : promo promo promo des invités sans faire de vague.

Le seul qui a trouvé grâce pour le moment c’est Maxime Musqua, quoique les lancements des magnétos sont ridicules et n’apportent rien. Il faut dire que je trouve le Petit Journal de plus en plus horripilant. Barthès à le melon et les sujets de cette semaine n’étaient pas excellents… La vanne sur la météo avec la nouvelle chroniqueuse, ca passe une fois…  J’ai vraiment l’impression qu’on fait du remplissage. L’équipe délocalisée en Egypte, j’ai l’impression qu’ils ont envoyé des stagiaires filmer tout et n’importe quoi dans un pays qui fait l’actu. Sans ligne éditoriale précise mis à part : envoyez nous des images d’une zone dangereuse. Quel est le lien avec le Petit Journal ? L’essentiel des magnétos est du type : ‘regardez Mr X qui bafouille’ montrant un homme politique qui dit ‘heuuu’ 15 fois de suite (condensé d’un discours d’une heure en vrai, vidé de toute sa substance) mais qui fait passer Mr X pour un demeuré à une heure de grande écoute, et ça c’est cool selon Yann Barthès. Tenter de recrédibiliser son émission avec des reporters, c’est de la poudre aux yeux.

C’est la rentrée… et je n’ai pas fini de râler ! Pour ça il n’y a pas de saison !

jeudi 29 août 2013

L’art de l’étalage…


On m’a souvent dit : ‘toi qui sait tout sur tout’ ou autre phrase du genre ‘toi qui est cultivée…’. Ces phrases qui mettent mal à l’aise mais qui flattent également.

Depuis quelques temps, j’ai remarqué que l’on ne me disait plus cela. Est-ce que je régresse ? Mon niveau de culture a-t-il atteint son apogée ? Suis-je en train de perdre des neurones à la vitesse du son pour atteindre le QI d’un poulpe mort ?

Non, le responsable de mon malheur s’appelle f..ing Wikipedia. Couplé avec le smartphone et le forfait internet illimité qui va avec…

La petite contrariété qui me tracasse ces derniers temps, c’est la fâcheuse tendance qu’ont les gens à vérifier tout ce que vous dites sur leur portable. Imaginez-vous quelques années en arrière… Pendant une soirée entre amis, la discussion s’engage autour d’un sujet aussi futile que l’année de naissance de Dave. Tout le monde aurait donné son avis, au pire si le sujet s’y prêtait on aurait fait un pari stupide et le lendemain, à jeun, après ouverture du Larousse (selon la renommée de la personnalité ou du sujet) ou du Quid, le vainqueur aurait été désigné !

Maintenant, rappelez-vous la soirée d’hier. La même situation a lieu. Je vous parie une boite de Pringles que 3 personnes s’emparent de leur iPhone posé devant eux, vont en 2 secondes consulter la page de Dave sur Wikipedia et la personne qui aura le téléphone et le débit le plus rapide (en fait celle qui aura préalablement enregistré le code d’accès Wifi de l’hôte de la soirée) vous fera un résumé de la bio de ce chanteur de génie. On notera que la bio, personne ne s’y intéressait, le sujet était juste : Dave porte t-il une perruque ou pas, suivi du débat concernant son âge.

Cette petite chorégraphie bien rodée va surement se dérouler plusieurs fois au cours de la soirée ‘conviviale’. Des invités vont passer la soirée sur leur téléphone. Soit. Mais le plus pénible c’est qu’ils vont ensuite se mettre à vérifier la moindre de vos paroles. Vous affirmez naïvement qu’Istanbul compte 12 millions d’habitants. On va vous rétorquer ‘preuve’ à l’appui que c’est en fait 13 522 528 habitants en 2012 selon la Bible Wikipedia. Et vous passerez pour un con, ou un inculte.

J’en ai marre de passer des soirées avec Wikipedia et ses détails chiants. Marre de cette course à la précision qui n’apporte rien, seulement des vexations pour la personne qui essaye de passer une information qui n’a pas l’ambition d’être exhaustive ni 100% juste.

Personne n’a la connaissance de Wikipedia. On ne demande à personne de l’avoir. Je voudrais juste passer des moments avec des personnes qui ont des anecdotes, des histoires à raconter. Qu’ils en inventent une partie ou qu’ils oublient des détails n’est pas l’important. L’important c’est de poser son téléphone et d’écouter, de partager, d’argumenter, de chambrer… C’est ça qui fait une bonne soirée. Pas de savoir que Dave est né 1944. Je pense qu’il a des implants. On parie ?